Colson Whitehead,Nickel Boys

Bienvenue en enfer dans la Floride ségrégationniste des années 1960.

Elwood Curtis vit à Tallahassee avec sa grand-mère Harriet, ses parents l’ayant abandonné quand il était enfant. Il aime lire, travaille dans un bureau de tabac, et espère suivre des études universitaires, captivé par les idées de Martin Luther King.
Accusé d’avoir volé une voiture, arrêté injustement, il est conduit au centre disciplinaire de Nickel, un terrible endroit où règne la violence et la mort. Là-bas, il va se lier d’amitié avec Turner et tenter de survivre.
Des années plus tard, nous retrouvons Elwood, il a construit sa vie à New York mais son passé le rattrape, il n’a jamais cessé d’y penser et il doit retourner là-bas.

Le prologue plonge le lecteur directement dans l’horreur avec plusieurs découvertes macabres. Les chapitres suivants consacrés à Elwood, à son parcours, étant au départ plein d’espoir, malgré la ségrégation raciale. Le combat pour les droit civiques en cours permettait d’espérer des jours meilleurs.
Le début du roman est agréable à lire mais tout espoir disparaît, avec cette erreur judiciaire et l’arrivée à Nickel. Les rêves d’avenir s’envolent d’un coup. L’histoire devient alors cauchemardesque et pesante. Les sévices sont terribles et bien que l’auteur n’entre pas dans les détails, l’imagination fait le reste.

J’ai trouvé la lecture douloureuse. L’histoire prend vraiment aux tripes, impossible d’oublier ces jeunes garçons déjà écorchés par la vie et brutalisés à l’extrême. Je ne peux pas dire que la lecture m’ait emportée sur le plan littéraire. Peut-être parce que l’histoire raisonne comme un témoignage, je ne saurais dire.

Le roman, bien construit, nous surprend dans les dernières pages lorsqu’on découvre ce qui s’est vraiment passé. Plus triste encore, le fait qu’il soit tiré d’une histoire vraie. Les notes de l’auteur à la fin du livre y font référence. Comment imaginer que des lieux pareils aient pu exister ?

Un livre à découvrir, les histoires autour de la ségrégation raciale aux États-Unis n’ont pas fini de nous bouleverser et de nous horrifier.

Nickel Boys de Colson Whitehead, Albin Michel, 2020 – 258 pages avec les notes
C’est le premier livre que je lis de cet auteur. Je l’ai lu en deux jours.

Prix Pulitzer 2020

Lire l’avis de Blandine, Enna,

Lu et chroniqué dans le cadre du Challenge African American History Month organisé par Enna

9 commentaires sur “Colson Whitehead,Nickel Boys

Ajouter un commentaire

    1. Oui, c’est ce que j’ai lu. La fin est terrible. On ne s’y attend pas du tout. Merci à toi de poursuivre le challenge au mois de mars. J’avais vraiment besoin de ce temps.

      J’aime

    1. Ça ne m’étonne pas ! Il fait partie de la sélection du Livre Échange de la mediathèque. Je comprends, de mon côté, le combat des afro américains et leur histoire me tiennent à cœur, depuis l’adolescence.

      J’aime

    1. Underground Railroad est sur ma wishlist maintenant !
      Le portrait est extrait du livre : Après Gandhi, un siècle de résistance non violente. J’aurais dû mettre la source dans mon billet. Les portraits sont très beaux, on trouve aussi Rosa Parks, Nelson Mandela et d’autres personnalités que je ne connaissais pas.

      J’aime

Laisser un commentaire

Propulsé par WordPress.com.

Retour en haut ↑