Haruki Murakami, Kafka sur le rivage

Ce roman était dans ma PAL depuis au moins quatorze ans ! Je suis quand même assez fière de l’avoir dépoussiéré.

Le jour de ses 15 ans, Kafka Tamura fugue et quitte Tokyo pour Takamatsu, une ville du Shikoku. Il s’y prépare depuis deux ans. Vivant seul avec son père, sa mère ayant disparu pendant son enfance avec sa sœur, Kakfa s’interroge et semble chercher un sens à sa vie.
Passionné de lecture, il souhaite trouver refuge dans une bibliothèque, et va découvrir la bibliothèque commémorative Komura mais la terrible prédiction de son père pèse sur ses épaules.

Nakata est un vieux monsieur ayant eu un accident dans son enfance le privant de certaines facultés mais doté de pouvoirs particuliers comme celui de parler aux chats. L’un d’entre eux va l’inciter à partir en quête de son ombre, un peu effacée. Nakata ne sait pas toujours ce qu’il doit faire et ou il doit aller, mais quand les choses se présentent, il le sait.

Ce roman initiatique de 618 pages est aussi étrange que passionnant à lire, à la fois déconcertant et mystérieux. Les chapitres s’enchaînent à un bon rythme. Lilylivre et moi l’avons lu en une semaine. C’est vraiment agréable à lire même s’il y a bien un ou deux passages un peu nébuleux, quelques scènes assez dérangeantes et un chapitre particulièrement traumatisant pour les chats et les humains amateurs de chats. Ceux ou celles qui l’ont lue s’en souviennent forcément.
L’adolescent découvre sa sexualité et c’est souvent assez détaillé. La psychologie des personnages est aussi très détaillée que ce soit le personnage un peu brisé de Mademoiselle Saeki, ou le secret d’Oshima.

On trouve de nombreuses références mythologiques : une prédiction œdipienne, un labyrinthe mais aussi des références littéraires. Notre héros dévore Les Mille Et Une Nuits et ne s’appelle pas Kafka par hasard. L’art est aussi présent : la musique avec le disque de Mlle Saeki et la peinture.
Il y a aussi un côté onirique, entre rêve, réalité, passé et présent, tout se mélange un peu par moment avec de nombreuses métaphores et des évènements qui se déroulent sur un plan métaphorique. Pas toujours facile à suivre !
Certains aspects de l’histoire restent donc un peu flou, permettant au lecteur d’interpréter les choses à leur manière. C’est déroutant et en même temps, ça m’a permis de donner du sens à ce que je lisais.
Quant à la fameuse prédiction, j’ai ma petite idée sur la question et quelques doutes aussi sur ce qui s’est vraiment passé ou pas.

Kafka entreprend donc une quête personnelle afin d’obtenir des réponses qui pourraient donner un sens à sa vie et l’aider à reprendre confiance. Privé de certains repères, se sentant extrêmement seul et démuni, j’ai ressenti une véritable transformation. Une métamorphose ? Serait-ce un clin d’œil à l’œuvre de Kafka ? Peut-être ! C’est mon l’interprétation personnelle, une impression.

J’éprouve un peu de déception pour Nakata et Hoshino mais ce dernier a quand même tellement changé aussi.

Bien qu’un peu décontenancée par moment, j’ai beaucoup apprécié cette lecture. C’était vraiment super de pouvoir échanger du début à la fin avec Lilylivre sur nos avancées et nos ressentis.

⭐⭐⭐⭐

Note : 4 sur 5.

En matière d’étrangeté et de délire, Haruki Murakami place la barre assez haut. Parfois ses univers trop décalés ne me conviennent pas. Exemple : 1Q84
Je garde un bon souvenir de La Course au Mouton Sauvage, bien délirant aussi dans son genre, et l’envie de poursuivre la découverte de son œuvre. Je crois qu’il me reste encore un titre dans ma PAL, un recueil de nouvelles.

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Un mois au Japon organisé par Lou & Hilde

Objectif PAL organisé par Antigone : Dans ma PAL depuis quelques années !